Le 421 tient son nom de la plus fructueuse combinaison (le quatre, le deux et l’as) qu’un joueur puisse obtenir (parmi les 56 possibles lors d’un lancer de 3 dés). L’ordre hiérarchique de ces combinaisons varie selon les règles de jeu adoptées, mais ce n’est jamais strictement numérique (déterminé par l’addition des points des 3 faces sorties). Le 421 vient toujours en tête, suivi, dans un ordre variable, par des brelans (3 faces identiques) et les tirages avec 2 ou 3 as, puis par les séquences (points se suivant, par exemple 5-4-3) Viennent ensuite toutes les autres combinaisons « simples », la plus faible étant toujours le 221 (le 111 et le 211 faisant partie des « 2 as plus une face »), familièrement appelé « nénette ». Une combinaison se lit toujours par ordre décroissant sans scinder les chiffres : si par exemple on a obtenu trois, cinq et quatre, on dira « cinq cent quarante-trois ».
Au 421, les jetons, appelés fiches, sont distribués
aux perdants, c'est-à-dire ceux qui ont sorti les moins bonnes combinaisons.
Dans une première phase de jeu, appelée « charge », les fiches sont
placées, en nombre déterminé à l’avance, sur la table, constituant le
« pot ». Dans la seconde phase, dite « décharge »,
celui qui réussit le meilleur lancer donne ses fiches aux perdants selon un
tarif convenu, et on continue ainsi jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul
perdant.
Le 421 connaît différentes versions, que l’on peut
regrouper en trois catégories :
Le 421
à 11 fiches, le plus classique.
Le 421
à 41 fiches, la formule la plus récente et aujourd’hui la plus répandue
Le 421
à 21 fiches
Dans tous les cas, une partie se déroule en deux
manches, et le joueur qui perd ses deux manches est désigné comme le grand
perdant. L’ordre de jeu est déterminé à l’amiable entre tous les joueurs.
Le 421 à 11
fiches :
L’ordre des combinaisons est ici le suivant :
421, brelan d’as, 2 as plus une face, autres
brelans, séquences et combinaisons simples de 665 à Nénette. Le pot initial est
de 11 fiches.
Première phase,
ou charge :
Chacun à leur tour, les joueurs lancent leurs dés
d’un coup sec (ce qui signifie un lancer unique). Celui qui a obtenu la combinaison la plus faible va prendre dans
le pot un nombre de fiches qui varie selon le type de combinaison obtenue par
le vainqueur de ce tour :
8
fiches s’il s’agit d’un 421
7
fiches pour 3 as
Autant
de fiches que le nombre de points du troisième dé pour un tirage de 2 as plus
une face
Autant
de fiches que de points d’une face dans le cas d’un brelan
2
fiches s’il s’agit d’une séquence
1 fiche
pour les combinaisons comprises entre 665 et 332 (221 est la combinaison
perdante et 222, un brelan)
Les lancers en « coup sec » se poursuivent
jusqu’à épuisement des 11 fiches du pot. A ce moment, les joueurs qui n’ont
jamais été perdants et qui, par conséquent n’ont aucune fiche, se retirent du
jeu : ils sont dores et déjà exclus de la catégorie de perdant potentiel
pour la deuxième phase. Si deux joueurs sont perdants à égalité de fiches, il y
aura « rampeau » entre eux, c'est-à-dire qu’ils s’affronteront entre eux,
c'est-à-dire qu’ils s’affronteront une dernière fois en « coup sec »
pour déterminer celui qui sera le seul perdant.
2ème
phase ou décharge
Le tour est cette fois entamé par celui qui a le
moins de fiches ; il a droit à 3 lancers, mais a toute latitude de
s’arrêter à un coup sec ou à deux lancers si la combinaison sortie lui
convient. Ses adversaires devront alors s’en tenir au même nombre de lancers
que lui.
A
chaque tour, le vainqueur donne au perdant le nombre de fiches correspondant au
type de sa combinaison (de 8 à 1), selon le barème précédent.
Pour
accélérer un peu le jeu, tout joueur peut, avant son deuxième lancer, frapper
sur la table en disant « le bon » et cesser désormais de jouer
La
décharge prend fin dès qu’un joueur est en possession de la totalité des
fiches : ce sera le perdant de la manche.
Si
c’est un autre joueur qui perd la seconde manche, il n’y aura pas de
« grand perdant ». L’enjeu final (qui, sur le « zinc »
consiste en deux tournées générales) sera alors partagé entre les deux
perdants.
666 |
brelan |
6 |
|
542 |
simple |
1 |
665 |
simple |
1 |
|
541 |
simple |
1 |
664 |
simple |
1 |
|
533 |
simple |
1 |
663 |
simple |
1 |
|
532 |
simple |
1 |
662 |
simple |
1 |
|
531 |
simple |
1 |
661 |
simple |
1 |
|
522 |
simple |
1 |
655 |
simple |
1 |
|
521 |
simple |
1 |
654 |
séquence |
2 |
|
511 |
2 as + 1 face |
5 |
653 |
simple |
1 |
|
444 |
brelan |
4 |
652 |
simple |
1 |
|
443 |
simple |
1 |
651 |
simple |
1 |
|
442 |
simple |
1 |
644 |
simple |
1 |
|
441 |
simple |
1 |
643 |
simple |
1 |
|
433 |
simple |
1 |
642 |
simple |
1 |
|
432 |
séquence |
2 |
641 |
simple |
1 |
|
431 |
simple |
1 |
633 |
simple |
1 |
|
422 |
simple |
1 |
632 |
simple |
1 |
|
421 |
simple |
8 |
631 |
simple |
1 |
|
411 |
2 as + 1 face |
4 |
622 |
simple |
1 |
|
333 |
brelan |
3 |
621 |
simple |
1 |
|
332 |
simple |
1 |
611 |
2 as + 1 face |
6 |
|
331 |
simple |
1 |
555 |
brelan |
5 |
|
322 |
simple |
1 |
554 |
simple |
1 |
|
321 |
séquence |
2 |
553 |
simple |
1 |
|
311 |
2 as + 1 face |
3 |
552 |
simple |
1 |
|
222 |
brelan |
2 |
551 |
simple |
1 |
|
221 |
Nenette |
1 |
544 |
simple |
1 |
|
211 |
2 as + 1 face |
2 |
543 |
séquence |
2 |
|
111 |
3 as |
7 |
Le 421 à 41
fiches
Cette formule de 421, qui a reçu le pittoresque
surnom de « à la vache » se distingue d’abord de la première sur deux
points essentiels.
L’ordre
hiérarchique des combinaisons (voir tableau ci-dessous) est un peu
différent ; les brelans, qu’ils soient d’as ou non, battent les séries de
2 as ; enfin, et surtout, Nenette n’est pas la combinaison la plus
basse : elle est toujours battue par le 421, les brelans, les 2 as et les
séquences, mais l’emporte en revanche sur les 39 autres combinaisons simples,
du 665 au 322
Le pot
initial est de 41 fiches.
Première phase ou
charge
Le premier joueur a droit à 3 lancers dès ce stade
du jeu : là aussi les autres sont obligés de suivre s’il décide de s’en
tenir à un coup sec ou à 2 lancers.
Le nombre de fiches que doit prendre le perdant dans
le pot est ici différent.
Si la
meilleure combinaison a été le 421, celui qui a sorti la plus faible prend 10
fiches.
Si
c’est un brelan d’as, il prend 7 fiches ; rien de changé pour les autres
brelans (6 fiches pour un brelan de 6, 5 pour un brelan de 5 etc. …).
Face à
la nenette (qui, on l’a vu, n’est pas ici la plus faible des combinaisons), le
perdant prend 4 fiches.
Il n’y
a en revanche aucun changement si le vainqueur a une séquence (le perdant prend
2 fiches) ou une combinaison simple autre que la nenette.(le perdant prend une
fiche)
Ce barème, simple à appliquer tant que le premier
joueur (et les autres à sa suite) fait un « coup sec ». Les choses se
compliquent un peu quand chacun fait deux ou trois lancers : c’est la
dernière combinaison obtenue qui détermine le vainqueur et le perdant du coup,
mais les pénalités en fiches, elles, s’additionnent.
Prenons
l’exemple de deux joueurs A et B sur 3 lancers :
Au
premier lancer, A fait 123 (pénalité potentielle de 2 fiches pour B s’il avait
une combinaison inférieure). A laisse l’as sur la table et relance seulement 2
dés faisant cette fois 221, nénette : pénalité potentielle 4 fiches. Il
laisse l’as et le 2 sur la table et relance un dé. Nouveau résultat : 421
soit 10 fiches de pénalités potentielles.
A son
premier lancement, B obtient 421 (10 fiches), laisse le 4 et le 2 sur la table,
espérant récidiver, et relance le dé. Résultat : 432 (2 fiches). B laisse
encore quatre et deux et relance le troisième dé. Nouveau 421 (10 fiches).
Le
total est de 22 pour B contre 16 pour A. Mais leur dernière combinaison (42 1) étant la même, les deux joueurs se
départagent par un « rampeau » en coup sec. Résultat : 123 (2
fiches potentielles) pour A et 635 pour B. C’est donc A qui gagne le coup. B va
devoir prendre au pot 16 + 22 + 2, soit 40 fiches. Il n’en restera qu’une seule,
ce qui est suffisant néanmoins pour entamer un autre coup.
Décharge et gain de partie :
C’est le perdant qui a la main pour entamer cette
seconde phase de jeu. Là encore, la partie se joue en deux manches.
La
seule différence avec le 421 à 11 fiches réside dans une convention
facultative, souvent adoptée quand les joueurs sont nombreux : le perdant
d’une manche se voit infliger une pénalité en fiches supérieure au contenu du
pot (par exemple 55) ; il débute la seconde manche avec un handicap
et commence par prendre les fiches (ici 14) qu’il n’avait pas pu prendre à la
fin de la première manche. Cette redoutable clause est appelée « queue de
la vache » ou « super - vache »…
666 |
brelan |
6 |
|
542 |
simple |
1 |
665 |
Simple |
1 |
|
541 |
simple |
1 |
664 |
Simple |
1 |
|
533 |
simple |
1 |
663 |
Simple |
1 |
|
532 |
simple |
1 |
662 |
simple |
1 |
|
531 |
simple |
1 |
661 |
simple |
1 |
|
522 |
simple |
1 |
655 |
simple |
1 |
|
521 |
simple |
1 |
654 |
séquence |
2 |
|
511 |
2 as + 1 face |
5 |
653 |
simple |
1 |
|
444 |
brelan |
4 |
652 |
simple |
1 |
|
443 |
simple |
1 |
651 |
simple |
1 |
|
442 |
Simple |
1 |
644 |
simple |
1 |
|
441 |
simple |
1 |
643 |
simple |
1 |
|
433 |
simple |
1 |
642 |
simple |
1 |
|
432 |
séquence |
2 |
641 |
simple |
1 |
|
431 |
simple |
1 |
633 |
simple |
1 |
|
422 |
Simple |
1 |
632 |
simple |
1 |
|
421 |
421 |
10 |
631 |
simple |
1 |
|
411 |
2 as + 1 face |
4 |
622 |
simple |
1 |
|
333 |
Brelan |
3 |
621 |
simple |
1 |
|
332 |
Simple |
1 |
611 |
2 as + 1 face |
6 |
|
331 |
Simple |
1 |
555 |
brelan |
5 |
|
322 |
Simple |
1 |
554 |
simple |
1 |
|
321 |
Séquence |
2 |
553 |
simple |
1 |
|
311 |
2 as + 1 face |
3 |
552 |
simple |
1 |
|
222 |
Brelan |
2 |
551 |
simple |
1 |
|
221 |
Nenette |
4 |
544 |
simple |
1 |
|
211 |
2 as + 1 face |
2 |
543 |
séquence |
2 |
|
111 |
3 as |
7 |
Le 421 à 21 fiches
Ce jeu, aussi dit « à la lyonnaise », a
des règles analogues à celles du 421 à 41 fiches, mais le rythme est plus
rapide (on joue plus fréquemment des coups sec), et on n’y admet pas la
convention « la queue de la vache ».
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